Quel sujet délicat, s’il en est !

Il est très rare qu’une femme vienne me consulter pour parler de son IVG et pourtant, il est très fréquent que ce sujet arrive au cours d’une thérapie… Que c’est difficile d’en parler et pourtant vous êtes si nombreuses à être passées par là.  L’idée que j’entends souvent est que c’est un événement qui reste gravé dans notre histoire et dont on doit tenir compte. Certaines en viennent même à parler de culpabilité, sentiment qui marque donc fortement mais qu’il ne faut pas laisser s’installer…

Pourquoi j’en parle aujourd’hui?

Parce que c’est important de savoir que cet événement est en effet ancré dans votre vie et qu’il fait partie de votre histoire familiale, qu’il peut donc influer sur cette dernière. J’entends par là que dans la majorité des cas, si vous avez un enfant par la suite, la relation que vous aurez avec ce dernier ne sera pas indépendante de cette histoire. J’ai relevé ici deux cas bien particuliers.

Dans le premier cas, ce sont des femmes qui ont une relation fusionnelle avec leur enfant. Essayer d´être une maman parfaite pour se prouver qu’elles peuvent être une bonne mère. Je suis toujours très émue quand je vois cela… Pourtant, cet enfant a sa propre histoire à lui, intimement liée à la vôtre mais sans être la vôtre.

Dans l’autre cas, c’est tout aussi touchant car ce sont des mères qui ne se permettent pas de se faire reconnaître comme bonne mère. Elles vont rejeter l’enfant à leurs côtés comme si elles n’avaient pas le droit d’avoir une belle relation maternelle, comme si elles voulaient se prouver que ce ne sont pas de bonnes mères. Mais là encore, cet enfant a sa propre histoire et il a le droit d’avoir la mère aimante que vous êtes au fond de vous.

Ce que je dis ne sont que des observations que je peux faire à travers mon métier. C’est important d’en parler car vous êtes nombreuses à vivre cela et je vous le dis: vous avez le droit d’être le mère que vous voulez être au fond de vous. Cela peut cependant demander du travail, mais un beau travail!