Faire la différence entre comprendre et excuser peut être le sujet d’un grand débat philosophique, ou même le thème d’une thèse en psychologie. Pour ne pas se tromper sur cette pensée, il faut déjà bien comprendre le contexte qui est proposé : si nous comprenons les antécédents d’une personne, son histoire, son enfance, cela peut-il excuser pour autant son comportement, ses actes, ses défauts ?

Par définition, comprendre, c’est « saisir le sens de, concevoir quelque chose par l’esprit ; par extension, admettre, concevoir les raisons qui ont conduit quelqu’un à faire quelque chose. » Si l’on s’en réfère à la définition, comprendre, c’est prendre conscience et expliquer les raisons qui poussent une personne à commettre certains actes. Cela nous permet donc effectivement de comprendre l’histoire d’une personne en souffrance psychologique et de donner une explication plus ou moins pertinente sur la façon d’être de cette personne.

Si l’on peut apporter des explications pour aider à comprendre, cela permet-il pour autant d’excuser telle ou telle attitude abusive, violente, incohérente ?

D’une manière générale, excuser signifie « ne pas tenir rigueur d’une faute en acceptant sa justification et par extension, disculper, passer, tolérer ». Donc, est-il possible d’excuser les actions décrites précédemment en ayant donné une explication sur l’origine et les causes de tel comportement ? Excuser, c’est donner toute légitimité à un comportement inacceptable, chose que la justice ne cautionne pas et pénalise avec l’application de lois. En somme, il est possible d’expliquer, de comprendre des comportements, mais les excuser est tout à fait différent.

Même si nous comprenons l’histoire de l’enfance d’Hitler, il est impossible d’excuser ses actes. De la même manière, lorsque l’on connaît l’enfance de Walter Sickert dit Jack l’Eventreur, il est possible d’expliquer la folie et la haine de cet homme à l’égard des femmes, mais ses crimes ne peuvent en aucun cas être excusés. Pour revenir à des problèmes de société plus récents, même si l’on arrive à expliquer certaines violences conjugales, les actes de maltraitance à l’égard des enfants et autres crimes, il est difficile d’excuser, d’autant plus que les victimes de ces maltraitances sont bien souvent persuadées d’être responsables de la situation.

Bien entendu, il est toujours possible de garder un regard humain sur l’accusé, en essayant de trouver, au travers de son passé, des circonstances atténuantes à ses comportements, mais vous ne pouvez excuser un comportement qui porte atteinte à votre dignité ou à celle de vos enfants ou de votre conjoint… Comprendre c’est regarder l’autre dans son humanité et ne pas le réduire à ses actes. Cependant, nous pouvons pardonner pour nous libérer, c’est même essentiel pour continuer à avancer, sans pour autant continuer à nous faire souffrir en fréquentant la personne ou en essayant d’oublier quelque chose qu’on ne pourra pas oublier.