On entend beaucoup parler de la confiance que nous devons avoir envers nos enfants, laquelle permet d’entrer dans une spirale positive : si nous leur faisons confiance, ils auront à cœur de vouloir nous prouver qu’ils en sont dignes. De la sorte, ils vont développer des comportements sains et profitables. Toutefois, quand on sait que, sur internet, l’accès aux sites pornographiques, à des films violents ou malsains, est très facile, se pose la question de la latitude que l’on peut leur laisser sur le web.

Faire confiance à nos enfants, sans être aveugle

Je crois qu’il est important de faire confiance à nos enfants, mais que cette confiance ne soit pas aveugle. Il faut être aussi conscient du fait que nos enfants ont leurs faiblesses et que la société sait bien se servir de la faiblesse de chacun. C’est d’ailleurs ainsi que fonctionne le marketing : utiliser nos envies, satisfaire nos besoins très rapidement… Les enfants sont très sensibles à ce type d’arguments. Sur internet nous sommes assommés de publicités et d’images qui vont marquer l’enfant plus particulièrement car il n’a pas la capacité de prendre de la distance. Faire confiance à son enfant, l’estimer capable d’avoir la bonne attitude, mais néanmoins veiller à ce que ses faiblesses ne soient pas exploitées. S’assurer qu’il ne soit pas exposé à des choses auxquelles il ne pourrait pas résister, du fait de son développement en cours de construction, non abouti. Même certains adultes ne parviennent pas à résister à ce type de sollicitations, on imagine donc bien que pour un enfant c’est encore plus compliqué !

Parler avec notre enfant des dangers d’Internet

Le contrôle parental sur l’ordinateur, pour les petits comme pour les ados, est une bonne option. Laisser l’enfant seul avec une tablette dans sa chambre n’est pas forcément une bonne idée : des règles sont nécessaires, comme l’accès à internet seulement au salon ou dans la pièce de vie commune. Cependant il ne faut pas se leurrer : si l’enfant a envie d’aller voir certaines choses malgré vos interdits, il y parviendra ; chez des amis ou autre. C’est pourquoi les outils comme le contrôle parental ne suffisent pas. Il faut aussi engager la parole avec l’enfant, discuter avec lui de ce qu’il peut découvrir sur internet. Ce peut être lors d’un moment où vous êtes seul avec lui ou à table (s’il n’y a pas de petits), durant lequel vous pouvez lui demander s’il n’a pas été confronté à des films qui l’ont choqué ou à des images qui l’ont marqué. Pour engager une discussion de manière moins frontale, vous pouvez aussi parler de telle ou telle publicité qui vous a choqué(e) et lui demander son avis sur la question. Montrer qu’il n’y a pas de tabou à la maison sur ce sujet, qu’il peut vous parler de choses choquantes vues ou entendues sur le net (ou ailleurs), est une manière de le mettre en confiance. Vous lui indiquez ainsi que vous savez qu’il peut être confronté à cela et que vous êtes prêt(e) à l’aider pour surmonter ce type d’événement.

Ceci est particulièrement important en ce qui concerne la pornographie. De nombreux adolescents sont addicts à la pornographie et à la masturbation, ce qui est grave car ils se coupent alors des relations sociales. C’est pourquoi accorder sa confiance au seul motif qu’on a énoncé les interdits et mis en place un contrôle parental sur l’ordinateur n’est pas suffisant. Accorder sa confiance implique donc également de garder à l’esprit que l’enfant est ambivalent et peut avoir des faiblesses.