Le deuil se présente différemment chez l’enfant, par rapport à l’adulte, car sa vision et sa connaissance du monde, sa faculté de raisonnement et de projection ne sont pas aussi développées que chez ce dernier. Cependant, il existe des étapes recensées chez l’enfant:

  • le déni : ici, l’enfant va refuser de croire à la réalité de la disparition de la personne. Il est alors important que l’enfant « participe » aux rituels qui suivent un décès afin de ne pas être exclu de ce que vivent les adultes pour mieux appréhender le travail de deuil.
  • la révolte, le questionnement qui peut se caractériser par des colères, de la peur.
  • la tristesse, la dépression : c’est une étape importante qu’il faut surveiller de près car l’enfant peut vouloir retrouver l’être perdu par bien des manières.
  • la réorganisation de sa vie : suite à tous ces bouleversements, l’enfant prend des décisions le concernant, il souhaite s’orienter vers de nouvelles choses, adopter de nouveaux comportements, suivre de nouvelles idées. Là aussi, un soutien et un suivi des adultes est crucial.

En règle générale, la perte d’une personne pour un enfant est vécue de manière réelle mais selon son âge, il va réagir différemment.

Ainsi, avant l’âge de 2 ans, l’enfant ne sait pas ce qu’est la mort car la seule séparation qu’il a connue (et dont il ne se souvient pas consciemment) est celle d’avec sa mère à sa naissance.

Entre l’âge de 2 et 5 ans, la mort est vécue comme une chose réversible. L’enfant la compare à un voyage ou à un long sommeil.

Entre l’âge de 5 et 9 ans, la mort est davantage personnifiée, représentée et symbolisée par un personnage distinct. Ainsi l’idée de la mort entraîne une certaine confusion chez l’enfant, il va commencer à comprendre la notion de causes, de conséquences, le rapport de causalité, notamment en voyant les faits et gestes de ses parents endeuillés.

Entre l’âge de 9 ans et 12 ans, l’enfant a intégré l’idée d’irréversibilité de la mort.

En tant que parents, vous pouvez souvent vous sentir désemparés face à votre enfant, dans ces circonstances. Il peut être bien, parfois, d’aller voir un professionnel qui puisse aider votre enfants à passer les différentes étapes du deuil et surtout à ne pas culpabiliser. Il ne faut pas qu’il se sente coupable car souvent il croit qu’il est à l’origine de ce qui se passe à l’extérieur. Jusqu’à un certain âge, il a le sentiment que ses pensées sont magiques, qu’elles peuvent provoquer des actes réels et peuvent donc être à l’origine de la disparition d’un être cher.

L’enfant va aussi appréhender le deuil avec la mort d’un animal de compagnie, par exemple. C’est le moment d’en parler avec lui car en tant qu’adultes vous êtes moins touchés donc vous parlez avec plus de recul, ce qui est plus facile pour vous.

Sachez cependant que l’enfant comprend de toute façon que quelque chose d’important se joue. Il faut en parler avec lui et ne pas chercher à le protéger en le mettant à l’écart. Il pourrait alors se faire des idées bien plus angoissantes que la réalité. S’i ne comprend pas tout, il ressent avec puissance.