Depuis mai 68, la démocratisation de la pilule contraceptive et la légalisation de l’avortement, les femmes  se doivent de maîtriser leur corps et surtout leur désir d’enfant. C’est en même temps considéré comme une grande liberté pour un certains nombre de femmes, mais pour de plus en plus d’entre elles, cela devient aussi une grosse contrainte et le sentiment d’être seule responsable de ces choix commence à se faire ressentir. Où est alors le place de l’homme? A-t-il encore le droit de désirer un enfant ou doit-il simplement suivre l’envie sa compagne ?

La femme porte la vie en son sein mais cette vie débute grâce à l’amour de deux personnes. L’homme a autant de responsabilités que la femme et l’arrivée d’une grossesse, bien qu’elle se passe dans le corps de la femme, a autant d’impact sur le psychisme de l’homme que de la femme. J’observe, en tant que psychologue, que de nombreux hommes ont, par exemple, énormément de mal à se remettre d’un avortement.

Un enfant va chambouler considérablement la vie de couple, c’est donc à deux que l’on doit préparer cette arrivée. En effet, l’homme a beaucoup de craintes face à la grossesse et à la paternité, c’est pourquoi il doit être libre d’exprimer ses peurs, ses espoirs, sans censure avec sa partenaire et pourquoi pas, dans certains cas, avoir recours à des spécialistes.

C’est à chaque rapport que l’on doit poser nos responsabilités, ne pas oublier qu’un bébé peut être le fruit de notre union. C’est important de se le rappeler car les bébés « surprises » arrivent plus qu’on ne le pense. Or, si on se cache derrière l’idée que la pilule marche à tous les coups, on met de côtés nos responsabilités et on se laisse déborder par l’arrivée d’un enfant qui n’était pas « prévu ». On prend alors des décisions qui risquent de nous faire souffrir pendant de longues années.

Je le dis et le redis, il faut parler en couple de tout cela, pour ne jamais perdre de vue que nos unions peuvent donner un enfant. Il faut que notre esprit soit toujours en cohérence avec notre corps pour rester maître de nos actes et de leurs conséquences. Parler de sexualité en couple permet aussi de mieux cerner les attentes et désirs de l’autre, ce qui ne peut être que bénéfique.

L’homme et la femme ont donc autant de responsabilités l’un que l’autre. Ce qui se passe dans le corps de la femme concerne tout autant l’homme. Parlez donc, partagez, comprenez vous…