« -Nous n’avons pas envie de nous marier, en revanche nous pensons très fortement à avoir un enfant ensemble. On verra après pour le mariage.

  -Vous êtes conscients qu’avoir un enfant ensemble ça lie tout autant les parents pour la vie ?

  -Bien sûr, même plus que le mariage car on peut divorcer alors que l’enfant, lui, une fois qu’il est là on ne peut plus s’en passer ! Finalement c’est plus fort que le mariage, c’est pour ça que ça nous suffit ! »

Nous ne sommes plus étonnés aujourd’hui de voir que, pour beaucoup, l’enfant vient remplacer le mariage en termes d’engagement. Le divorce fait perdre au mariage sa notion d’irrémédiable, là où l’enfant, lui, l’apporte. A partir du moment où le bébé arrive, les parents sont liés pour la vie, même le divorce ou la rupture n’est pas assez fort pour effacer cela. Pour bien grandir, l’enfant a besoin que ses deux parents communiquent donc indéniablement restent en contact.

Cependant, il y a un danger à cela dans la mesure où l’enfant ne doit pas devenir le seul élément sur lequel repose l’union du couple. Si l’on considère que l’enfant remplace le mariage, lorsqu’il y a une rupture entre les conjoints, l’enfant peut alors légitimement penser qu’il en a sa part de responsabilité. « Est-ce que je n’ai pas été suffisamment à la hauteur pour combler mes parents et permettre ainsi qu’ils restent unis ? » Ceci peut peser lourd sur ce dernier, une culpabilité dont il est difficile de parler.

En revanche, lorsqu’il y a un engagement avant l’arrivée de l’enfant, ce dernier sait que ses parents se sont unis par amour et que c’est cet amour qui fait qu’ils sont ensembles et qu’ensuite ils ont eu des enfants. S’il y a rupture, l’enfant peut comprendre que c’est cet amour qui ne suffit plus et non sa faute.

Ceci rend aussi plus libre l’enfant pour partir du foyer et laisser seuls ses parents, lorsqu’il a l’âge pour prendre son indépendance. En effet, si le couple compte sur l’enfant pour assurer son indissolubilité, lorsque ce dernier part que deviennent les conjoints ? Si l’engagement au contraire a précédé l’enfant, le couple sera heureux de pouvoir se retrouver même si la chair de leur chair n’est plus là.

Il ne doit pas y avoir d’ingérence entre le couple conjugal et les enfants. Ce sont deux systèmes bien distincts qui reposent sur des bases bien distinctes. Une liberté précieuse à conserver pour l’épanouissement des enfants…et des conjoints.