Dans cet article, je vais vous parler de la confiance que nous pouvons avoir envers nos enfants, ou de la confiance qu’on peut avoir envers les enfants en général, si vous êtes professeur par exemple, ou si vous vous occupez d’enfants.

La confiance dont nous parlons est celle qui a conscience que l’autre peut échouer, blesser, mais toujours en faisant en sorte de s’améliorer et de s’adapter à moi au maximum.

Une confiance aveugle avec les enfants serait irresponsable

Avec les enfants on ne peut avoir de confiance aveugle, car ce serait irresponsable. Faire confiance à l’enfant pour rentrer seul de l’école, parce que l’on sait qu’il est raisonnable, très bien. Mais si votre enfant a 7 ans et ne sait pas encore prendre toutes les précautions nécessaires avant de traverser une rue, ce serait déraisonnable de le laisser rentrer seul, même si vous avez confiance en lui. La confiance qu’on accorde aux enfants doit donc prendre en compte leurs capacités, en fonction de leur âge. Si à 6 ou 7 ans mon enfant n’est pas encore capable de faire suffisamment attention dans la rue, je ne vais pas le laisser rentrer seul de l’école, car ce serait une confiance qui le mettrait en danger.

La vraie confiance va consister à prendre en compte les éléments. Pour reprendre le même exemple, si je sais que mon enfant de 8 ans s’arrête bien avant de traverser une rue, regarde bien des deux côtés pour voir si une voiture arrive, sait qu’on ne doit pas parler aux étrangers, est raisonnable, ne s’arrête pas dans tous les magasins, alors je peux le laisser aller chercher du pain ou rentrer de l’école seul. Si vous ne lui faites pas confiance sur des choses qu’il est capable de faire, vous lui renvoyez alors inconsciemment l’idée qu’il n’est pas capable de le faire. L’enfant ne va pas penser que ce peut être dangereux pour lui, il va juste penser que vous l’estimez incapable de le faire. C’est très humiliant pour un enfant. Donc si, en pleine journée, dans un quartier sécurisé, avec cette capacité à bien faire attention aux dangers éventuels, il demande à aller seul dans la rue pour chercher le pain ou autre, laissez-le faire.

Construire la confiance, petit à petit

Petit à petit vous donnez ainsi votre confiance à votre enfant, ce qui lui donne envie de vous prouver qu’il peut y arriver. Cela lui donne envie de puiser en lui ses propres ressources pour y arriver, et pour grandir. Il verra alors que c’est super de grandir.

Il en va de même avec les adolescents. Pour certains d’entre eux, on estimera qu’ils sont encore trop influençables et qu’on ne peut pas les laisser aller à n’importe quelle soirée parce qu’il y aura de l’alcool ou autre, par exemple. Donc vous n’allez pas forcément laisser votre ado de 15 ans aller partout. Il va vociférer que vous ne lui faites pas confiance. C’est alors important de lui expliquer que ce n’est pas le cas, que ce n’est pas une question de confiance, mais que vous estimez qu’il n’a pas encore assez de ressources pour y arriver, que vous attendez simplement qu’il ait ces ressources. C’est totalement différent. L’enfant peut se sentir blessé, humilié, parce qu’on ne lui fait pas confiance. Alors que si vous sentez que votre ado de 15 ans n’est pas influençable, parvient à s’entourer des bonnes personnes, vous pouvez essayer de le laisser aller à une soirée. Vous observez comment ça se passe, et si vous voyez que vous pouvez lui faire confiance cela signifie que votre enfant a les ressources en lui pour y arriver. Selon moi ce n’est donc pas une question d’âge, mais de ressources dont dispose l’enfant. C’est pourquoi il est si important de bien connaître nos enfants, même si, encore une fois, on ne peut pas tout maitriser. Il s’agit de réfléchir en fonction de l’enfant. Et il est possible que son frère ou sa sœur, au même âge, ne soit pas capable de faire les mêmes choses. Il s’agit donc d’une confiance qu’on évalue à chaque fois, pour chaque enfant, et donc d’une confiance raisonnable.

La vraie confiance consiste à prendre en compte les capacités de la personne. Il en va pour les enfants comme avec les amis, le conjoint, les parents : il faut prendre en compte leurs faiblesses et leurs qualités. C’est en évaluant les deux que l’on arrive à savoir sur quoi on peut faire confiance.