Dans mon cabinet, retrouver confiance en soi est une des demandes les plus fréquentes auxquelles je suis confrontée.

Pour construire ou reconstruire la confiance en soi, notamment quand on est adulte, il faut réussir à faire des expériences dans lesquelles on met en jeu notre capacité à nous faire confiance. Cela consiste à se fixer des petites épreuves, des mini-challenges, des petits objectifs, pour voir que l’on peut y arriver.

Construire la confiance en soi grâce à de petits objectifs au début

Aux gens qui n’ont pas du tout confiance en eux, qui vont se sentir mal à l’aise dans des dîners (voire même les fuir), on va donner de petits objectifs, afin qu’ils se confrontent aux ressources qu’ils ont en eux. Malgré la peur et l’absence de confiance que nous pouvons avoir, il est possible de réussir à faire des choses qui étaient auparavant inimaginables. C’est ce que j’appelle l’anticipation négative, qui appelle l’inhibition des actions. Je me dis par exemple que je ne vais pas y arriver, que je ne suis pas à la hauteur, que je ne pourrai pas me faire confiance ni moi faire confiance aux autres, et cette simple pensée va inhiber l’action que j’aurais pu poser. Typiquement, on ne postule pas sur tel poste parce qu’on sait qu’on ne l’aura pas, on se convainc soi-même de l’absence des compétences attendues, parce qu’on ne les met même pas à l’épreuve. Alors que, quand on commence à expérimenter, on se rend compte qu’on en est capable, qu’on a les ressources nécessaires, ce qui est très libérateur. Ceci ne signifie pas qu’on ne se confronte plus à l’échec, mais, le cas échéant, on peut alors repenser à toutes les victoires qu’on a vécues.

Développer la confiance en soi et se sentir capable

En fait je vous parle de moi quand je vous donne ces exemples, car je n’ai pas eu une adolescence très simple et facile. J’avais extrêmement envie d’être psychologue mais je pensais ne pas pouvoir le faire comme je le voulais – en libéral – avant 40 ou 50 ans car je pensais qu’auparavant je n’aurais aucune crédibilité pour réaliser ce rêve. Or c’est parce qu’il y  eu des gens qui ont eu confiance en moi, qui m’ont poussée, que j’y suis arrivée. Je n’avais pas une très grande confiance en moi à l’époque, mais j’ai estimé que si plusieurs professionnels pensaient que je pouvais y arriver, alors c’était peut-être possible. Je me suis dit : si je ne me fais pas confiance à moi, je vais leur faire confiance à eux. S’ils me proposent cela, c’est qu’il y a peut-être quelque chose que je pourrais exploiter. Et donc j’ai expérimenté. J’ai vu que le lancement de mon cabinet était une réussite, et les petites victoires se sont ainsi enchaînées.

Aujourd’hui il peut m’arriver d’avoir des patients avec lesquels le feeling ne passe pas bien, où je me retrouve face à un échec, comme par exemple quelqu’un qui vient deux ou trois fois et ne revient plus jamais, ce genre de choses. Ce n’est pas facile car alors je me remets en question, je me dis que j’ai raté quelque chose, que je n’ai pas fait suffisamment bien. Et là où, il y a quelque temps, je me serais dit de laisser tomber parce que je n’étais pas à la hauteur face à ce genre de situations (et donc d’intégrer une équipe pour me reposer dessus plutôt que d’exercer en libéral), je m’exhorte désormais à me souvenir de toutes ces petites réussites vécues les unes après les autres. Je vois que je me suis dépassée et que cela a payé.

Expérimenter des victoires pour construire la confiance en soi

Je crois donc qu’il est important d’expérimenter pour vivre des victoires. Cela ne veut pas dire qu’on n’aura plus d’échecs – cela arrivera probablement -, mais ils seront vécus avec le souvenir des victoires. Or c’est cela qui permet de retrouver confiance en soi. Se confronter à la réalité et se souvenir, en cas d’échec, qu’il y a aussi eu des victoires. Les échecs servent alors de leçon, ils permettent d’analyser ce qui n’a pas bien fonctionné, et ainsi d’évoluer et de grandir.

La confiance passe donc par une expérimentation, une mise à l’épreuve, pour réussir à voir que l’on a des ressources en nous et se donner l’autorisation de puiser en nous ces ressources. Chose que l’on ne se permet pas quand on inhibe les actions.