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Transcription de la vidéo :
Aujourd’hui, je voulais absolument vous parlez de la culpabilité.
Pourquoi la culpabilité ?
Parce qu’on entend beaucoup de choses que je trouve fausses par rapport à la culpabilité. Ou en tout cas, qui ne sont pas suffisamment approfondie. On peut partir d’une idée qui est intéressante, mais aujourd’hui on vulgarise une idée générale qu’il ne faudrait pas culpabiliser, qu’il ne faudrait jamais culpabiliser, et que la culpabilité ne devrait jamais exister, ne devrait pas faire partie de notre vocabulaire.
Et généralement, on pense qu’à chaque fois que j’ai une sensation de culpabilité, c’est que moi-même je suis pas suffisamment affirmé. Et donc qu’il ne faut pas que je les écoute. Que c’est de l’affirmation de soi que de ne pas culpabiliser.
En réalité je vous mets en garde par rapport à cette idée reçue.
Pourquoi ?
On est quand même dans une société (et c’est ça qui m’interroge) où on écoute énormément notre émotion. Dans le développement personnel, qui en soi est très bon bien évidemment, il y a cette idée qu’il faut être beaucoup à l’écoute de nos émotions.
Ça c’est positif, évidemment.
Simplement, pourquoi dans ces cas-là nous dit-on qu’en revanche la culpabilité est une émotion qu’on ne devrait pas écouter ?
La culpabilité fait partie des émotions qui s’imposent à vous
C’est même très complexe, parce qu’en fait la culpabilité est un ensemble de différentes émotions qui font qu’il y a un nœud et que je ne suis pas en accord avec moi-même.
C’est en ça où vous vous dites peut-être que la culpabilité n’est pas une émotion. En fait si. C’est un ensemble d’émotions, et si vous n’êtes pas à l’écoute de la culpabilité, vous refoulez toutes les émotions qui sont liées à cette culpabilité.
Et attention, parce qu’à force de ne pas vouloir les écouter, il y a certaines émotions que vous accumulez. Et au final, ce que j’observe beaucoup dans mon cabinet ce sont des personnes qui vivent des burnout, ou ont des tensions dans le corps énormes, qui vont voir plein de médecins. Et les médecins leur disent : je suis désolé mais je ne vois rien, il faut peut-être que vous vous reposiez.
En fait, à force de ne pas écouter la culpabilité, on en vient à ce que le corps porte cette marque-là de nos tensions, de nos conflits intérieurs qui ne sont pas résolus.
Parce qu’on n’a pas voulu les écouter.
Alors évidemment, et c’est là où je disais que c’est une idée qui a été trop vulgarisée, je suis d’accord en revanche qu’il y a certaines culpabilités qui ne sont pas bonnes.
La bonne culpabilité vous alerte
La culpabilité qui est saine, c’est celle qui est la petite voix intérieure, qui relève même de la conscience, et heureusement qu’on l’a. C’est aussi une façon de nous distinguer des espèces animales. On a cette petite conscience qui vient me dire : attention, est ce que tu n’es pas un peu esclave de ta vie. Est-ce que tu ne subis pas cette décision ? Est-ce qu’en fait, c’est vraiment ce que tu voulais ? Pourquoi tu fais ça ?
C’est très intéressant, et on devrait s’y attarder beaucoup plus.
Donc là il y a cette culpabilité qui va me permettre d’être acteur (actrice) dans ma vie, de pouvoir reprendre les choses en main. Et de dire que peut-être que cette décision que j’avais prise ( ou cette non-décision que j’ai prise), en fait, je peux peut-être la transformer en quelque chose qui va être beaucoup plus proche de ma volonté profonde, et de ce que j’estime devoir être là où je suis.
La mauvaise culpabilité vous enfonce
En revanche, il y a aussi cette autre forme de culpabilité qui elle est mauvaise.
Pourquoi ?
Parce que c’est la petite voix intérieure qui est dure, qui me juge, qui dit : ce n’est pas bien ce que tu fais, tu es une mauvaise mère (père), tu ne fais pas bien ton travail, tu es une très mauvaise femme …
Et ça peut être très néfaste. Parce que ce sont peut-être des petites voix d’adultes qui me disaient ça quand j’étais enfant. Et ces petites voix qui reviennent en moi, en tant qu’adulte, où je me dis : ah oui en fait c’est vrai qu’on m’avait beaucoup dit ça, et aujourd’hui je me rends compte que je suis comme ça, et je culpabilise.
Je me dis : mais en fait je fais tout comme ça, je ne prends aucune décision dans ma vie, donc ça ne sert à rien.
Et c’est vrai que de culpabiliser sur des trucs passés, que je subis, sur lesquels je n’ai pas d’influence, oui ça peut être une culpabilité destructrice.
Dans le couple la culpabilité peut être destructrice
Je le constate aussi dans le couple, avec des conjoints qui culpabilisent beaucoup d’années. Parce qu’à un moment, ça ne s’est pas bien passé, et ils peuvent en parler pendant de nombreuses séances. Et les patients ruminent pendant toutes ces séances tout ce qui s’est mal passé.
Mais en fait là, cette culpabilité ne sert à rien. A partir du moment où je ne prends pas de résolutions pour l’avenir, et de dire : ok on a mal fait, je reconnais que j’ai mal fait, mais je ne vais pas culpabiliser toute ma vie sur quelque chose sur lequel je ne pourrai plus changer. Donc j’essaye de faire en sorte d’améliorer l’existant, de ne plus être cette personne-là.
La culpabilité a été intéressante, parce que je me suis rendu compte que je n’étais pas la personne que je voulais profondément être. Ou dans une autre situation, que je t’ai blessé, mais en revanche aujourd’hui j’arrête de culpabiliser. Et j’avance.
C’est en çà où il y a cette culpabilité dans laquelle je m’enferme et qui me déprime.
Et c’est vrai qu’une culpabilité trop forte peut mener à des dépressions, donc il faut faire attention. Et elle n’est pas bonne parce qu’elle n’est pas le tremplin qui me permet de sauter plus loin.
La bonne culpabilité vous sert de tremplin.
Cette culpabilité, en revanche, je l’aime bien. Celle qui me dit, mais oui en fait ce n’est pas ce que je veux. Bien sûr, je suis tendu, bien sûr je suis stressé tous les soirs quand je rentre beaucoup trop tard du travail, que je vois pas mes enfants. En fait, ce n’est pas ça que je veux.
Ou bien : évidemment oui j’ai pris cette promotion, je m’étais dit que ce serait bien pour ma famille. Mais en fait, là le week-end du coup je suis toujours absent, et ce n’est pas ça que je veux.
Là où c’est une culpabilité intéressante, c’est qu’elle me force à me poser les bonnes questions : pourquoi j’ai pris cette décision ? Pourquoi j’en veux toujours plus ? Est-ce que c’est vraiment ça que je veux ? Et là, cette culpabilité est le tremplin qui me permet de sauter et de me dire : je veux retrouver ma liberté.
Donc oui, cette culpabilité est bonne et me permet de m’avertir : attention, là tu as un nœud dans tes émotions, tu as des émotions qui sont en conflit. Alors essaye de comprendre quelles émotions sont en conflit et essaye de comprendre les espaces de ta vie qui sont en conflit. Trouve une solution, résolve les.
Je l’observe moi-même dans mon corps : il y a des tensions qui disparaissent à partir du moment où je pose sur la table cette culpabilité, que je me dis : mais oui en fait il faut que je prenne cette décision, et là je ne culpabilise plus.
La bonne culpabilité permet d’être en accord avec soi-même.
Mais c’est aussi parce que je suis d’autant plus en accord avec moi-même. J’écoute cette petite voix de ma conscience qui me dit : non Camille, tu es en train de prendre une décision qui n’est pas ce que tu as envie d’être, et ça c’est positif, c’est très positif.
C’est le bon et le mauvais ange : il faut savoir différencier la voix du bon, et la voix du mauvais ange. Il faut savoir différencier la culpabilité qui me déprime, qui me presse, qui me tape, qui humilie et la culpabilité qui me permet d’avancer dans ma position d’adulte.
Et ça, c’est sur le point sur lequel je voulais finir. En fait, quand on est enfant, on a papa et maman qui nous disent ce qui est bien, ce qui n’est pas bien. Qui nous disent : tu aurais dû culpabiliser un peu de prendre la plus grosse part du gâteau, parce que ce n’est pas normal que toi tu te régales et que tes frères et sœurs n’ont eu que des miettes. Peut-être que là tu pourrais culpabiliser un peu, et ça te ferait du bien parce que du coup tu verrais qu’en étant plus généreux, l’ambiance est meilleure à la maison.
Dans l’éducation on va le faire avec nos enfants, et on ne va pas dire : tu es mauvais, tu as pris la plus grosse part du gâteau, ce n’est pas bien. Fils indigne. Non pas du tout, au contraire. On va plutôt dire : je t’explique pourquoi après il y a eu des tensions pendant tout le repas, tu t’es senti exclu par tes frères et sœurs. Peut-être que si tu y avais pensé avant, on aurait pu en discuter.
Et là, je fais naître chez mon enfant l’idée d’observer ce qui se passe autour de lui, et d’être au plus près de ce qui est bon pour moi, ce qui est bon pour mon environnement. Je lui apprends à être adapté à l’autre, et plus tard en grandissant je n’ai plus besoin d’avoir des adultes qui me disent ce qu’il faut que je fasse, les décisions que je dois prendre. Sinon je reste un enfant.
La culpabilité est cette petite voix que j’intériorise
La culpabilité devient donc cette petite voix que j’ai intériorisée et qui me dit : ça c’est bien, ça ce n’est pas bien. Et ce n’est plus une obligation, ce n’est plus une contrainte. Je peux aussi reconnaître que parfois elle est fausse. Comme un enfant qui peut dire : non là ce que me disaient mes parents ce n’est pas juste, ce n’était pas bien. Ils n’ont pas bien observé toute la scène. La dernière fois on m’avait dit que c’est moi qui aurais la plus grosse part, et ça ils ne s’en sont pas souvenu.
Mais là, en tant qu’adulte, on est capable de dire : ça c’est bon, ça ce n’est pas bon. Il faut donc vraiment être à l’écoute, sachant que dans les graves pathologies psychologiques, on n’est pas capable de culpabiliser. Parce que justement, on n’est pas suffisamment adapté au monde. On n’est pas suffisamment en lien avec les émotions des autres et c’est très compliqué. On n’a pas conscience de ce que nos décisions ont comme impact sur nous, ou sur les autres. Et ça c’est une chance. Ça veut dire qu’on est sain d’esprit puisque l’on a cette culpabilité.
Il faut que vous gardiez cette richesse-là. J’espère que vous avez vraiment compris mon propos et pourquoi il est bon de culpabiliser. A partir du moment où c’est un tremplin pour être beaucoup plus adultes, autonomes, et que cela me permet de me rapprocher de la personne que j’ai envie d’être.
Et en effet, je suis d’accord, qu’il faut laisser de côté cette culpabilité qui m’enferme dans un rôle de petit garçon, de petite fille qui doit obéir à des dictats qui en fait ne sont pas bons pour moi. Parce qu’il n’est pas à l’écoute de mon vrai besoin. Bon courage, et pensez bien à ça parce qu’aujourd’hui je vois non seulement des personnes qui souffrent individuellement, mais aussi des couples qui en souffrent parce qu’ils sont en proie avec ces conflits intérieurs. Et souvent, à force de ne pas écouter nos conflits intérieurs ont les projette sur le conjoint. On rend l’autre responsable de notre propre enfermement, et ça n’est pas juste.
Alors rétablissez vite la justice si c’est le cas !
Sachez pour ceux qui veulent approfondir cette question des émotions, qui est au combien importante puisque ça nous anime au quotidien, j’ai fait un module justement sur la gestion des émotions pour vous aider à être plus à l’écoute de ces émotions. Pour distinguer justement les émotions qui sont ces émotions tremplins et ces émotions qui vont vous rabaisser. Donc si vous pensez que c’est important pour vous de commencer ce travail, j’ai fait un module que vous pouvez trouver en cliquant sur ce lien.
A propos
Je m’appelle Camille Rochet, Je suis psychologue et thérapeute de couple, membre de la Société Française de Thérapie Familiale.
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